Guizmo est un rappeur français, connu pour ses textes introspectifs, crus et mélancolique. Ancien membre du collectif L’Entourage, il s’est rapidement démarqué en solo avec une plume sincère et tourmentée.
Le morceau « C’est moi contre moi-même » est extrait de sa première mixtape (Normal) sortie en 2011.
Le miroir d’une ancienne vie…
Au fond d’un vieux bâtiment sale d’une cité en banlieue parisienne, Guizmo se regarde dans un miroir. Il a froid, aussi bien dans cette sombre pièce que dans son coeur. Il ne voit pas ses cernes, son air fatigué, son regard hanté. Tout ce qu’il voit, c’est son pire ennemi, lui-même.
C’est moi contre moi-même
Les notes de piano retentissent pendant qu’il se dévisage, l’air haineux et en colère. Ses souvenirs et sa honte s’accrochent à lui, bien plus saisissants en cette sombre nuit. Il se rappelle de tout ce qu’il a du faire pour en arriver là, face à ce miroir sale. Le rappeur ignore ses limites, jusqu’où il peut tomber dans l’addiction et ce constat lui fait peur.
En revanche, il sait quel destin l’attend s’il continue ce mode de vie. Vente de drogue, cocaïne, crac, pillons, armes finissent toujours dans un seul lieu : la prison. Les fusillades et et meurtres deviennent son quotidien, tout ça pour gagner un peu d’argent. Et pourtant, il se demande : c’est quoi cette vie ?
Des fois, j’en parle comme si j’en étais fier
…qui le hante toujours
Les regrets de ses actes se couplent à ceux de ses paroles dans ses sons, qui peuvent faire la promotion de ce mode de vie illégal. La honte le rattrape : il n’y a pas à en tirer une quelconque fierté, et encore moins en parler en le glorifiant. Après tout, c’est cette vie qui lui a pris ses proches.
S’il parvient à éviter la prison, alors l’hôpital psychiatrique l’attend. Toujours en proie à ses démons, il mène un combat constant contre ses addictions, contre la drogue, l’alcool, contre lui-même. Tout ceci risque de lui faire perdre la tête. De le rendre fou. Si ça ne le tue pas avant.
Oublier ses remords, il a toujours été doué pour ça. Fuir la réalité grâce à ses substances, grâce à n’importe quelle distraction – les femmes, les drogues, l’alcool. Et pourtant, il se sent si coupable lorsque le soleil se lève et qu’il doit tout affronter.
La fin d’un chapitre
Dans ce vieux bâtiment, face à son propre reflet hanté, il ferme une dernière fois la porte. Le piano mélancolique s’éteint. Il part rejoindre sa femme enceinte dans une maison sans doute plus saine. Il a de l’argent désormais. Il peut rassurer sa maman. Et dédier ce morceau à tous ceux qui luttent et qui s’en sortent.
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