RAP TEXTE & ÉMOTIONS

SCH JVLIVS Tome 1 : Le début d’une histoire – Partie 1

L’album sorti le 19 octobre 2018 est le 3ème projet de SCH après A7, Anarchie, et Déo Favente. JVLIVS est un album concept qui retrace l’ascension d’un mafieux italien nommé Giulio et aborde ainsi les différentes périodes de sa vie et les émotions qui l’entourent (doute, trahison, haine…).

Voici donc mon interprétation de l’album, de son histoire et des sentiments de Giulio :

Intro – Le déluge

Un criminel craint et arrogant…

Dès le premier titre « VNTM« , Gulio ouvre l’album avec un son d’egotrip, se vantant de déjà posséder une large quantité de richesse et d’ennemis. Cette intro présente son état d’esprit, la façon dont il est perçu par tous, et son absence totale de faiblesse : « tu m’verras jamais genou à terre». Il est fort, intraitable, et en constante recherche de ses propres limites. L’instru, composée de chœurs féminins, apporte un côté épique à ce premier son.

Le premier chapitre, « Pharmacie« , s’ouvre ensuite sur la manière dont le mafieux est parvenu à un tel statut : la drogue. En baron, il raconte être le roi de la ville et avoir les moyens de garder sa position, grâce à des méthodes violentes (« une cave et tu sais qu’y a pire que mourir ») bien plus efficace que la diplomatie. Mais cette richesse et ce pouvoir ne semblent pas le satisfaire : on ressent dans son flow et ses paroles une rage d’en avoir davantage. Si le prologue affirmait la position dominante du mafieux, il laisse apparaitre un premier signe de remord « rire en vélo ou pleurer dans une Enzo ». Giulio se rendrait-il compte que son train de vie n’est peut-être pas aussi enviable qu’il le laissait entendre ? 

Tokarev

…à la vie aussi luxueuse que dangereuse

Car cette position implique de vivre une existence dangereuse et souvent mortelle. « Tokarev » illustre ce paradoxe en s’ouvrant sur une instru de guitare bien plus mélancolique et un flow plus posé. Le mafieux se pose le temps d’une nuit, regrettant ses amis disparus et évoque l’environnement violent dans lequel il a grandi, la défiance constante des uns envers les autres, le nombre de morts autour de lui. Le tableau dépeint est anxiogène, poussant chacun à toujours sortir accompagné de sa méfiance et de son flingue. 

Ils sont morts pour des doutes, pas l’intime conviction

Cette nuit se poursuit avec un flashback dans « Otto« , hommage au nom de son père : Giulio évoque les difficultés qu’il a dû surmonter pour parvenir à ses fins, les proches qu’il a perdus, le manque de temps, la pauvreté dans laquelle il a grandi et la perte de son père. Ce dernier rappelle durement au protagoniste la réalité : son train de vie le mènera à la mort – ou en prison :

 Tu as le choix d’être jugé par douze ou porté par six

Cette nuit d’introspection se poursuit, et Giulio se laisse aller à parler de ses rêves de cette soif de liberté, de richesse, mais aussi du revers de la médaille – le crime et la mort. Pourtant, c’est bien la marque de montres Skydweller qui donne son nom à ce morceau. Comme si, le mafieux était inconsciemment persuadé que le temps était un élément plus dangereux encore que sa vie de criminel. Au final, même cette vie de luxe et toutes ses armes ne le sauveront pas du corbillard, de la mort et du temps inexorable qui passe. L’égotrip et l’arrogance des premiers morceaux ont laissé place à plus de lucidité et de fragilité.


Que pensez-vous de cette analyse de la première partie d’album ?

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