« Réflexions basses » de Vald est extrait de Ce monde est cruel (2019). Porté par une instru lente et pesante, le rappeur y explore ses pensées sombres, son rapport au succès et sa vision du monde. Voici mon analyse du morceau :

Un verre d’alcool et de lamentation
Les portes d’un bar parisien miteux s’ouvrent en cette sombre soirée. Le vent froid s’infiltre un instant dans la salle, puis Vald ferme la porte derrière lui. Regard froid, expression fermée, larges cernes noirs sous les yeux, il s’assoit au bar avec un ami, et commande un verre. Les premières notes de piano résonnent, mélancoliques et froides. Sous l’effet de l’alcool, sa langue se délie : « Mon estime de moi-même en mauvais état ».
Il ne comprend pas pourquoi les gens en attendent autant de lui, comment on peut le trouver si génial alors qu’il ne ressent rien de tout cela, qu’il n’est qu’une boule de nerf, de paranoïa et de folie.
Animé de haine et de paranoïa
Il déteste ce statut particulier – désormais on ne voit plus l’humain mais l’artiste, Vald, le personnage public. Mis par certain sur un piédestal, il n’en ressort qu’un sentiment de paranoïa à force d’être filmé, regardé, reconnu. Lui qui se sent mal dans sa peau, voit ce sentiment décuplé par le regard des autres.

Alors il tente d’oublier : dans la luxure et la drogue, Mais même les distractions peinent à lui redonner le sourire – il se perd, se noie, s’oublie, se meurt. La folie prend le pas dans ce comportement destructeur, la haine et la parano.
Ça me redonne le sourire, mais péniblement
Les voix dans sa tête se mettent à siffler une mélodie triste et fataliste, et le rappeur continue de boire à s’en rendre malade. Il enchaine les verres. Il crache son mal-être. Et il veut tout oublier. Alors il boit. Et se dégoute un peu plus de tomber dans ses travers.
Et pourtant, il ne met pas fin à sa carrière. La gloire le rend fou, mais la quête d’argent le motive. Il en veut toujours plus. L’argent amène plus de gloire, plus de folie, alors il se retrouve enfermé dans un cycle infernal.
Un verre d’oublis et de paranoïa
Le rap et la défonce le déshumanisent – parce qu’il devient plus connu il en devient moins humain ? Ou parce qu’il devient plus connu, il nous apparait comme une star intouchable et inhumaine qui n’a plus de sentiments.

Un peu plus bourré, il peine à articuler, mais continue de s’épancher sur son mal-être. Les femmes sont là pour Vald, l’artiste, et non pour lui, l’être humain. Sa paranoïa le pousse à craindre le pire : ses amis et son entourage ne voient-ils en lui qu’un moyen de gagner de l’argent ?
L’alcool continue de couler à flot, embrumant de plus en plus son esprit. Il a du mal à articuler. Ses pensées défilent et s’enchainent sans cohérence.
Lorsque le bar finit par fermer, il ne songe pas à arrêter son mode de vie. Sa dernière pensée va au prochain feat sur son album. Alors il repart dans les rues froides de la capitale pour aller enregistrer du rap, se déshumaniser, gagner de l’argent et plonger un peu plus dans cette folie qui lui tend les bras.

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